Mot du millésime

Nous défendons une viticulture paysanne, artisanale, honnête et sincère.

Un vin doit être l’expression du lieu d’où il est issu, le reflet des conditions climatiques de l’année et un peu du vigneron qui l’a produit, tout en respectant la vie du sol et de l’environnement. Il doit donner du plaisir mais surtout au final être sain, vivant et digeste … un vin naturel.

Le vécu des millésimes 

2022 — Slalom entre les aléas climatiques

Voilà une année positive ! En quantité nous avons profité d’une récolte qui répond à nos objectifs ;
le rendement moyen se situe à 42 hectolitres par hectare. Le profil des vins est marqué par une faible acidité et une belle maturité. On retiendra plusieurs aléas climatiques sur 2022 : gel, grêle et sécheresse. Une année encore stressante, mais qui tourne cette fois-ci du bon côté.

Après un hiver peu pluvieux et (encore une fois) très doux, la fin mars 2022 affiche une météo sèche
et estivale avec des températures dépassant les 20°C. Les sols se réchauffent vite et les fruitiers sont déjà en fleurs… L’inquiétude est là et se concrétise avec des gelées noires le 03 et 04 avril (jusqu’à -5°C au sol) accompagnée d’une gelée blanche le 10 avril. Les bourgeons étaient sur le point de débourrer
ou commençaient tout juste à l’être, et il est alors bien difficile d’estimer les dégâts. Le débourrement
est finalement effectif autour du 20 avril.

La sécheresse s’installe jusqu’à fin mai, un mois estival qui bat des records de températures. La pousse de la vigne est très rapide, et les stades végétatifs s’enchaînent très vite. L’avantage de cette météo, c’est une pression très basse des maladies et des traitements minimes ! La fleur se déroule entre fin mai et début juin, sans réelles difficultés. On jauge alors mieux les dégâts du gel et l’optimisme est de mise ; les pertes semblent peu préjudiciables.

Mais c’est sans compter la grêle qui s’invite à la fête le 19 juin et qui nous met les nerfs en pelote.
Toutes les parcelles sont touchées, à des degrés divers, heureusement on s’en sort sans grands dommages. Les baies sont touchées à hauteur de 25%, mais à ce stade précoce la vigne cicatrise bien et compensera en partie la perte. On passe tout près de la catastrophe…

Cet évènement orageux violent apporte aussi de fortes précipitations fin juin, qui ne seront pas de trop ; les mois suivants sont marqués par une sécheresse sévère et des températures caniculaires (40°C mi- juillet). Les vendanges s’annoncent précoces.

Comme attendu les maturités grimpent vite et on attaque les vendanges le 1er septembre par
les sauvignons. Les premiers pressoirs sont décevants, les grappes sont peu juteuses comme on pouvait le craindre. Fort heureusement les pluies salvatrices font de brèves apparitions (30 mm en cumul) et font gonfler les baies : les volumes remontent à des niveaux corrects. Les vendanges se poursuivent au sec
et s’achèvent autour du 20 septembre, avec le sourire !

Coté cave, les vinifications sont délicates à mener, notamment pour les rouges. Les peaux sont épaisses, les jus sont carencés en azote et présentent des acidités très faibles. Les équilibres sont fragiles, le profil tendu de 2021 est déjà loin… Les vins restent cependant aromatiques et expressifs. Les blancs semblent tirer leur épingle du jeu.

En résumé, voilà une année pleine de rebondissements que l’on gardera en tête pour son coté  » ascenseur émotionnel « . L’histoire finit bien mais on espère plus de sérénité en 2023. Les bouleversements climatiques n’augurent rien de bon, il faudra s’habituer à ces années stressantes.

Nous en profitons pour remercier chaleureusement toute notre équipe qui a façonné et grandement contribué aux vins 2022 : nos saisonnier.es ainsi que nos salarié.es Sylvie, Philippe, David et Julien.
Mention spéciale pour ce dernier qui après deux belles années à nos côtés reprend un domaine en Dordogne, longue vie au Puy Sauvage !

Nous vous souhaitons une très belle année 2023.
—Simon Tessier et Marie Drancourt

2021 – météo capricieuse, des dégâts en pagaille

Ce millésime restera mémorable tant les conditions climatiques ont été difficiles. Épisodes interminables de gel de printemps et mildiou virulent ont été les deux causes impactant fortement la vendange. Le bilan : deux tiers de récolte volatilisés.

La fin d’hiver fut assez douce et sèche, ce qui a favorisé le départ précoce de la végétation. Plusieurs jours fin mars furent d’ailleurs très chauds, notamment presque 26°C le 31 mars, record battu depuis 1900 ! Puis, presque sans transition, un long et fort épisode de gelée noire s’est installé sur toute la France du 5 au 10 avril, mettant nos nerfs à rude épreuve. Nos moyens de protection ont manifestement montré leurs limites car on estime alors la perte de 60%. Sans compter un deuxième épisode de gel début mai qui anéantit tout espoir pour les parcelles passées quelque peu au travers.

Ce printemps 2021 restera donc dans les annales de la viticulture puisqu’il faut remonter au funeste 1991 pour retrouver une telle proportion de dégâts sur le vignoble français.

Finalement le bilan sera pour nous moins terrible qu’attendu, la vigne réussissant à ressortir des bourgeons fructifères post-gel. Mais elle doit puiser dans ses réserves et devient alors plus exposée aux maladies…

La fin du printemps se montre fraîche et maussade, avec beaucoup de pluie, excepté pendant la période de floraison qui s’est déroulée correctement dans une rare fenêtre de soleil. Nous devons alors gérer les traitements, une pousse très forte de la vigne ainsi qu’une concurrence de l’herbe importante.

Les conditions climatiques sont très propices au mildiou qui explose dans la période du 15 juin au 14 juillet, avec des orages réguliers qui nous laissent peu de répit, puis un mois d’août plus sec mais froid ! Le bilan météo est indigne d’un été, et la pression mildiou est trop forte pour être contenue, d’autant plus que les vignes ont moins de résistance naturelle. Un tiers supplémentaire de la production est ainsi mangée par le champignon.

La maturité se fait attendre et les vendanges pointent péniblement leur nez. Nous commençons mi-septembre sous des conditions automnales avec la crainte de voir les grappes restantes pourrir sur pied. Sans surprise, nous finissons le 12 octobre avec un très faible volume (16 hl/ha), surtout en sauvignon et pinot noir. Il n’y aura donc pas de Charbonnerie en 2021, ni de Point Nommé et de Cheverny Rosé. Le Romorantin s’en tire mieux.

Les vinifications se passent bien, les degrés alcooliques sont plus faibles et les acidités plus hautes que ces dernières années. Il faudra donc s’attendre à un millésime frais, très ligérien, comme on a pu un peu l’oublier ces derniers temps. La buvabilité n’en sera que meilleure !

C’est donc pour nous une deuxième année aux antipodes de 2020 en termes de volume récolté. Produire des vins reflétant fidèlement le millésime reste évidemment notre objectif principal. Espérons cependant plus de régularité en production par la suite ! 

Nous profitons aussi de ce mot pour vous informer de notre volonté de décaler la commercialisation de la Porte Dorée 2020 en janvier 2023. Nous voulons lui laisser un temps en bouteille supplémentaire afin qu’elle soit bue à un moment plus opportun.

Comme vous le savez Marie a désormais pris le relais de Gisèle. Elle devient votre interlocutrice principale ainsi que mon associée dans cette vaste aventure.

2020 : Millésime précoce et généreux

Voilà une année bien venue ! Comme vous le savez probablement j’ai repris le domaine en février 2020 et c’est une première belle récolte pour mon installation. De bon augure pour la suite.

Le millésime 2020 commence comme le précédent, avec un hiver humide et très doux, battant encore des records de température. L’absence de pics de froid durant l’hiver a entrainé un débourrement précoce fin mars, en avance d’une dizaine de jours. Fort heureusement nous évitons de peu les gelées printanières ô combien redoutées ! Nous assistons alors à une croissance de la vigne impressionnante, ce qui nous pousse à vivre un confinement très actif, comme si la vigne en profitait… La floraison s’effectue dans de bonnes conditions bien qu’en avance de deux semaines ! Le travail du sol se passe bien, la pression de l’herbe est importante mais reste globalement sous contrôle.

La protection du vignoble n’est pas en reste, nous redoutons le mildiou mais c’est finalement l’oïdium qui nous pose le plus de soucis, sur chardonnay et gamay notamment avec certaines parcelles fortement impactées. Nous avons les problèmes habituels des vignobles du sud, qui eux à l’inverse sont plus touchés par le mildiou… L’été est marqué par de fortes chaleurs avec un peu de grillure sur les baies. Heureusement des précipitations vers la mi-août vont éviter trop de déshydratation avant des vendanges très précoces que nous commençons le 31 août ! Elles se passent dans de bonnes conditions même si nous subissons une semaine de canicule qui va faire grimper très rapidement les maturités sur les romorantin. Nous finissons les vendanges à la hâte sous un temps plus instable. Le bilan reste très bon avec des rendements à la hauteur des espérances. Les blancs se montrent intéressants avec de belles tensions, les rouges sont légers, mûrs et aromatiques.

Deux événements marqueront d’ores et déjà 2021 : une nouvelle identité visuelle et de nouvelles étiquettes mais surtout la dernière année de Gisèle au domaine. Elle quittera le navire après plus de 23 années à nos côtés. Une phase de transition est en cours avec Marie, ma compagne, qui prendra la suite avant de s’associer à moi dans un futur proche.

2019 : le voilà enfin le millésime tant attendu !

Un hiver doux et humide, un printemps froid à risque… on va devoir s’habituer à ces conditions climatiques. Avril et début mai ont été une fois encore une période à haut stress. Deux gels en avril, sans conséquences car sans humidité ambiante, un dernier, le 6 mai, plus «  mordant » avec des dégâts sur quelques parcelles. Malgré tout nous échappons miraculeusement à une nouvelle catastrophe. Mai et début juin sont parcourus d’épisodes pluvieux, les traitements anti mildiou ne sont pas négligés… le printemps 2018 marqué par une attaque terrible de mildiou est encore dans les esprits ! Finalement dès mi-juin c’est une période sèche qui s’installe et qui dure jusqu’à mi-septembre. Durant ce long épisode de soleil et de sécheresse la pression mildiou disparait. Le travail du sol s’en trouve réduit, les mauvaises herbes ne se développent pas. L’été sera aussi traversé par deux épisodes caniculaires, les températures dépassant les 40 ° au cœur des souches, avec en conséquence des grillures au niveau des grappes, notamment sur gamay, côt et romorantin. Le stress hydrique est de plus en plus visible.

Les vendanges commencent le 12 septembre et on s’attend à un déficit de volume après deux mois sans une goutte de pluie. La bonne surprise sera là dès le premier pressoir de blanc : le rendement en jus dépasse nos espérances ! Les premières pluies arrivant, cette tendance se confirme dans les blancs, un peu moins sur quelques parcelles de rouges. Les raisins sont magnifiques, sains et gorgés de sucres. Enfin une belle récolte à tout point de vue avec des blancs équilibrés et plus frais que les 2018 et de beaux rouges sèveux et prometteurs.

C’était ma dernière séance, après 39 années en tant que réalisateur. Je resterai au moins un temps dans le casting en tant qu’assistant réalisateur auprès de Simon, mon fils, qui reprend les rênes du domaine en février 2020.

Le domaine Tessier continue et écrira encore de belles pages vineuses.

2018 : un goût de trop peu…

Dans tous les vignobles la majorité des vignerons gardera longtemps en mémoire ce millésime exceptionnel tant en volume qu’en qualité, la majorité mais pas tous !

Après un hiver peu rigoureux, le printemps s’annonce précocement et fin avril nous courbons le dos en espérant que le gel de printemps nous épargnera. Les matins des 2 et 3 mai le thermomètre affiche des températures négatives mais sans dégâts cette fois…Ouf ! Le printemps doux est favorable à la croissance rapide des bourgeons et le nombre de boutons floraux laisse augurer une récolte plus que généreuse. Tout se passe bien jusqu’à la floraison début Juin, pas une tâche de mildiou sur feuilles malgré des petites pluies régulières. Puis en fin de floraison, stade très sensible aux maladies, les pluies redoublent sous des températures chaudes et en absence de vent. En quelques jours le mildiou « tombe » sur les grappes tout justes formées. A ce stade, un traitement mal réalisé ou passé avec un jour de retard s’avère catastrophique pour nous vignerons en agriculture bio. Une partie de la récolte est détruite en quelques jours surtout sur Pinot noir et Sauvignon. C’est la douche froide et l’espoir d’une belle récolte qui s’envole. Le vigneron s’en veut forcement et se dit qu’il a failli quelque part. A partir de début Juillet le soleil revient en force et durant les trois mois qui suivent il ne pleut pratiquement plus. A tel point que les vignes sont en stress hydrique avant les vendanges, ce qui réduira encore un peu plus les rendements. Des pluies bénéfiques il y en a eu dans les environs mais pas chez nous. Les vendanges débutent le 6 Septembre, une fois encore plus tôt que la moyenne. Elles se feront dans d’excellentes conditions, sans pluie sous le soleil et certains jours sous un soleil très chaud.

Les raisins sont sains, riches en sucres voire concentrés. Trois semaines de vendanges pour un beau résultat qualitatif mais un déficit en volume d’au moins de 40%. Les vinifications se déroulent sans problème sur les rouges qui seront riches, colorés et puissants avec des notes « sudistes ». Dans les blancs les fermentations trainent et dans certains lots il restera quelques grammes de sucres non transformés. Les acidités étant plutôt basses, le caractère Loire risque d’être moins marqué dans les 2018.

2017 : les années se suivent et … se ressemblent

Après le gel de 2016 mon père (92 ans) m’avait dit « on ne gèlera pas, 2 années de suite ça s’est jamais vu ». Et bien si…
On y pensait parfois, sans y croire, après un hiver doux et humide et des températures début avril au-dessus des moyennes mais on ne s’attendait pas à un épisode de gel si long et si fort fin avril. La nuit du 19, c’est un gel noir (sec) qui sévit jusqu’à -6°C. Les dégâts sont importants par endroits, plus limités à d’autres. Une semaine plus tard, les conditions sont idéales pour une gelée blanche cette fois : petite pluie froide en fin de journée du 26 et le lendemain matin -3 à -4°, gros givre et grand soleil au lever du jour. Les bourgeons qui avaient résisté une semaine plus tôt sont brûlés. Les parcelles protégées par des tours antigel s’en sortent mieux (environ 5ha).
Le reste est détruit de 80 à 90 %.

C’est un coup dur pour toute l’équipe du domaine car nous savons que le travail sera le même et que ces gels consécutifs vont entrainer des soucis de commercialisation et fragiliser la trésorerie. C’est d’autant plus rageant qu’à la suite de ce gel les conditions climatiques jusqu’aux vendanges s’avèrent plutôt favorables. Dans les vignes épargnées, la sortie des grappes est généreuse, la floraison est satisfaisante et avec un bel été sec et chaud la pression des maladies est faible. L’année s’annonce précoce. Les vendanges se font dans d’excellentes conditions du 6 au 22 septembre. Les raisins sont sains et comme c’est souvent le cas les années de gel, on note des écarts de maturité entre les raisins de plusieurs générations. Les vinifications se déroulent sans soucis particuliers et les vins terminés se révèlent francs, plus frais que les 2016. Comme l’an dernier, nous devrons contingenter les ventes et ce sera plus compliqué car les stocks sont au plus bas. Vous êtes « buveur amateur de vin », professionnel, vous nous suivez depuis des années et vous avez compris depuis longtemps à quel point, nous paysans, qui nous faisons qu’une seule récolte par an, sommes tributaires des aléas climatiques.

Mais nous nous projetons déjà sur le millésime 2018 avec l’espoir d’une vrai belle vendange.

2016 : le millésime des extrêmes…

On sait que dans sa vie professionnelle, un vigneron aura à subir un ou plusieurs millésimes catastrophes. Je peux dire que je l’ai connu en 2016.

Après un hiver doux, les vignes se réveillent début avril. Le pire a lieu le 27 avril, la température descend à -4 voire -6 à certains endroits. La plupart des bourgeons sont détruits et la perte est estimée entre 60 et 90 % selon les parcelles. C’est un coup très dur, d’autant qu’il survient après des mauvaises années : gel en 2012 (-60 %), regel en 2013 (-25 %), mildiou et coulure en 2014 (-25 %).

 

Courant mai, les bourgeons secondaires se réveillent et la vigne reverdit. Mais fin mai, de fortes pluies persistantes entrainent des inondations (les routes sont coupées, fait rare dans notre région). Les traitements anti-mildiou sont rendus difficiles, voire impossibles dans certaines parcelles, les tracteurs ne pouvant y entrer au risque de s’enliser. Les vignes, à ce stade de développement, sont très fragiles et le mildiou va « manger » quelques raisins.
Les pluies cessent fin juin, le soleil s’installe, les sols se ressuient et très vite, dès juillet, on passe d’une situation très humide à une sécheresse qui va durer jusqu’après les vendanges. Les sols deviennent très secs, au point que les charrues ne rentrent plus. Les fortes chaleurs vont même « griller » des raisins et en déshydrater d’autres. Trop humide avant, trop sec ensuite !

 

Les vendanges se déroulent du 28 septembre au 12 octobre dans d’excellentes conditions. Raisins sains et bien mûrs. Au moins, même si les jus sont faibles en volume, ils sont de qualité.
Comme prévu, la perte de récolte est de 75 % et il est démoralisant de voir la majorité des cuves vides.
Cette perte ne sera pas compensée par l’achat de raisins. Il est trop difficile de trouver dans le coin des vignerons bio qui ont de la vendange à vendre et je ne souhaite pas vinifier des raisins d’autres régions. C’est pourtant l’année des raisins « voyageurs » !

Pas de soucis notables concernant la vinification. Les fermentations alcooliques se terminent tranquillement malgré les forts potentiels alcooliques.

 

2017, on l’espère fera oublier vite 2016

2015 : Millésime…reposant !

Les années se suivent et ne se ressemblent pas, c’est ce qui fait la richesse et l’intérêt de notre métier… cette capacité à s’adapter rapidement aux conditionnements météorologiques du moment.

 

L’hiver 2014/2015 se caractérise par une relative douceur et peu de précipitations. Il n’empêche que, comme toujours, la période de fin avril est tendue ! Les vignes ont débourré et les températures matinales flirtent avec le 0° ; heureusement sans conséquences fâcheuses.

 

Le 1er week-end de mai est marqué par de fortes précipitations (80mm en 3 jours). Ce sera finalement le dernier épisode pluvieux important de l’année puisqu’au total le cumul annuel affichera un déficit de plus de 30 %.
Le vent va tourner nord courant mai et rapidement ressuyer les sols. La floraison débute entre le 8 et le 10 juin par temps sec et nuits froides. Les écarts de températures entre le jour et la nuit vont entraîner la coulure (avortement du fruit) essentiellement sur le sauvignon.

 

L’été est un vrai été ! Chaud, solaire, sec voire très sec. Un été reposant pour le vigneron car sans pression maladie (4 traitements au lieu de 11 en 2014) et avec peu de travail du sol car sans levée de mauvaises herbes. Mais le vigneron est inquiet par les premiers signes de stress hydrique (arrêt de croissance des rameaux et feuilles recroquevillées) sur certaines parcelles aux sols légers et filtrants.
Les petites pluies salvatrices de fin août début septembre seront plus que bienvenues !

 

Les vendanges commencent le 10 septembre et se déroulent dans de très bonnes conditions. Raisins sains, fruits bien murs. Temps idéal, mis à part 2 jours de pluie. Les vendangeurs ont le sourire et les pieds au sec ! Vu le bel été, la qualité au rendez-vous n’est pas une surprise. La vrai surprise vient des volumes, qui au final sont plus généreux que prévu, même si on ne fait pas le plein (petit rendement en sauvignon).
Les vinifications se déroulent plutôt bien avec quelques fins de fermentations difficiles en blanc sur les lots à fort potentiel alcoolique (14 °). Ph assez élevés, acidité basse mais la structure et le volume sont là et déjà les vins se donnent bien à la dégustation.

 

Seule inconnue, la tenue dans le temps d’un millésime « solaire » qui rappelle 2009.
Enfin une belle année !

2014 : Année de m…..ildiou !

Après un hiver doux et humide, le printemps débute sous un climat sec et frais. Le débourrement est précoce. Fin Avril le gel de printemps menace, la température est négative plusieurs matins mais le gel ne « mord » pas comme on dit, du fait de l’absence de givre et d’un léger vent sec. Mai est plutôt beau et sec et la vigne se développe sans souci. La floraison dans la 1ère quinzaine de Juin se déroule dans de bonnes conditions et la récolte (100 jours plus tard) est envisagée vers le 10 Sept. Mais durant le week-end de Pentecôte un orage localisé (30 mm) va être à l’origine des premières contaminations de mildiou. Nous allons courir après tout l’été sans jamais l’éradiquer et ce malgré les nombreux traitements car les pluies sont régulières en Juillet (120 mm) et en Août (100 mm). L’attaque sur grappes est importante et la perte atteint jusqu’à 50% sur certaines parcelles (jeunes vignes de pinot et sauvignon) ; d’autres parcelles résistent mieux
(vieilles vignes, romorantin, orbois, gamay).

 

Fin Août la situation est peu encourageante, des foyers de pourriture apparaissent et la maturité évolue lentement. Heureusement arrive Septembre qui va nous sauver. Enfin nous retrouvons un temps sec, un soleil généreux et durable… Il était grand temps !

 

Les vendanges débutent le 22 Septembre et se déroulent dans d’excellentes conditions, pas ou peu de tri, des raisins concentrés et la promesse d’une belle qualité. Les vinifications se déroulent sans souci et très vite les jus s’affirment avec une richesse et une structure très prometteuses. 2014 sera un millésime de belle tenue autant dans les blancs que dans les rouges. La fausse note vient du volume produit, identique à 2013, soit une perte de 30%. Après deux petites récoltes nous espérions mieux…

 

Nous serons donc dans l’obligation de contingenter et de procéder par allocations pour vous contenter au mieux.

2013… Les années se suivent et se ressemblent sensiblement !

Après un hiver doux et humide, le printemps débute sous un climat sec et frais. Le débourrement est précoce. Fin Avril le gel de printemps menace, la température est négative plusieurs matins mais le gel ne « mord » pas comme on dit, du fait de l’absence de givre et d’un léger vent sec. Mai est plutôt beau et sec et la vigne se développe sans souci. La floraison dans la 1ère quinzaine de Juin se déroule dans de bonnes conditions et la récolte (100 jours plus tard) est envisagée vers le 10 Sept. Mais durant le week-end de Pentecôte un orage localisé (30 mm) va être à l’origine des premières contaminations de mildiou. Nous allons courir après tout l’été sans jamais l’éradiquer et ce malgré les nombreux traitements car les pluies sont régulières en Juillet (120 mm) et en Août (100 mm). L’attaque sur grappes est importante et la perte atteint jusqu’à 50% sur certaines parcelles (jeunes vignes de pinot et sauvignon) ; d’autres parcelles résistent mieux
(vieilles vignes, romorantin, orbois, gamay).

 

Fin Août la situation est peu encourageante, des foyers de pourriture apparaissent et la maturité évolue lentement. Heureusement arrive Septembre qui va nous sauver. Enfin nous retrouvons un temps sec, un soleil généreux et durable… Il était grand temps !

 

Les vendanges débutent le 22 Septembre et se déroulent dans d’excellentes conditions, pas ou peu de tri, des raisins concentrés et la promesse d’une belle qualité. Les vinifications se déroulent sans souci et très vite les jus s’affirment avec une richesse et une structure très prometteuses. 2014 sera un millésime de belle tenue autant dans les blancs que dans les rouges. La fausse note vient du volume produit, identique à 2013, soit une perte de 30%. Après deux petites récoltes nous espérions mieux…

 

Nous serons donc dans l’obligation de contingenter et de procéder par allocations pour vous contenter au mieux.

2012 : Année de M…isère !

Ce millésime aura été marqué par une succession d’accidents climatiques et physiologiques avec comme principale conséquence une très faible récolte. L’hiver débute dans la douceur jusqu’à fin janvier. Début février les températures chutent trop rapidement jusqu’à -18°, -20°C. Ce gel d’hiver entrainera la destruction de plusieurs centaines de souches sur 2 parcelles principalement, dégâts visibles seulement en mai.

 

Fin mars début avril les températures remontent au dessus des normes de saison : la végétation se réveille, les bourgeons éclatent jusqu’à cette nuit fatidique du 16 au 17 avril… -6° et un soleil ardent au lever du jour. Cette fois le gel de printemps grille 50 à 80 % des bourgeons selon les parcelles et compromet d’autant la future récolte. Ce gel rappelle celui de 1991. La végétation va repartir et il faut dès lors sauver le peu de raisin revenu.

 

Les conditions météo de l’été ne vont pas nous y aider : temps humide et frais durant la floraison, attaque virulente du mildiou surtout en juillet et pluies en fin de vendanges.

 

Des vendanges qui débutent fin septembre et se déroulent plutôt dans de bonnes conditions. Toute l’équipe de vendangeurs peine à remplir le pressoir et dans le chai nous ne sommes pas débordés. Beaucoup de cuves resteront vides. Point positif : l’état sanitaire est bon mais la maturité est hétérogène comme souvent les années de gel.

 

Les vinifications ne posent pas de problème particulier.

 

Au final la récolte est diminué d’environ de 60 % en Cheverny rouge, de 70 % en Cheverny blanc, de 80 % en Cheverny rosé et de 35 % en Cour-Cheverny. La qualité est là : belles acidités, couleurs soutenues, joli fruit, tanins qui demandent à se fondre encore un peu dans les rouges, arômes délicats, équilibre et fraicheur dans les blancs.

2011 : « L’année des 2 étés »

Deux étés dans l’année mais pas d’été en été…

 

L’année 2011 a été marquée par un printemps précoce, chaud et très sec suite à un hiver également déficitaire en précipitations. Le débourrement fin mars est en avance d’une dizaine de jours.

 

Début avril, des bourgeons sont grillés par un coup de gel matinal. Les dégâts semblent peu importants, mais à la récolte il manque quelques hectolitres sur certaines parcelles, notamment en Pinot Noir.

La floraison tout début juin nous fait prévoir des vendanges en avance de 3 semaines. L’état sanitaire est parfait jusqu’à mi-juillet et les traitements sont peu nombreux.
Fin juin, le stress hydrique se fait sentir. La croissance des rameaux est très fortement ralenti surtout sur les sols siliceux filtrants. Les pluies reviennent en août et les températures chutent à une période habituellement chaude et sèche. Les vignes repartent en végétation et ces conditions climatiques « à l’envers » perturbent la maturation des raisins.

 

Les vendanges commencent le 2 septembre, avec tout de même plus de 15 jours d’avance. Elles se déroulent dans de bonnes conditions avec même sur la fin un retour du soleil et d’une chaleur estivale… c’est le 2ème été de l’année. Dans les blancs, la qualité est au rendez-vous avec de belles maturités et des raisins très sains. Les rouges ont moins bien supporté les dernières pluies. Leur maturité est hétérogène et l’état sanitaire se dégrade. Les raisins, déjà triés à la vigne, le sont de nouveau à la cave. Les rendements sont inférieurs de 10 % à ceux de 2010.

 

Les fermentations s’enclenchent rapidement et sont très dynamiques dans les rouges. En blanc, le potentiel alcoolique étant très élevé les derniers grammes de sucres sont difficiles à transformer et à ce jour (05 janvier 2012), quelques lots sont loin d’être secs : il faudra attendre le printemps.

 

Au final un beau millésime dans les blancs qui seront gras, riches et aromatiques. Les rouges seront plus légers en structure, fruités et néanmoins équilibrés. Ils seront prêts à boire rapidement.

2010 : « Mi-tigé » Mi-raisin

L’hiver 2009-2010 a été long et rigoureux avec des gelées matinales jusqu’à fin mars. Le débourrement est précoce ce qui est une bonne chose dans notre région où les gelées printanières sont toujours à craindre.

 

De mi-avril à mi-juin les conditions sont favorables avec des précipitations en dessous de la moyenne et des températures sans excès. L’état sanitaire est parfait et les traitements peu nombreux.

 

La floraison débute vers le 18 de juin et s’étale sur 2 semaines en raison des températures basses et des petites pluies. Or, une floraison sous le soleil et en quelques jours, est le gage d’une maturité homogène à la vendange. Entre le 3 et le 10 juillet nous essuyons quatre gros orages avec un cumul de précipitations de 170 mm. Nous sommes comme on dit « sous la gouttière ». Autant de pluies en si peu de temps aura des conséquences jusqu’à la vendange : l’état sanitaire va vite se dégrader et les premiers foyers de botrytis (pourriture) vont apparaitre sur les jeunes grappes. L’été 2010 n’aura pas marqué les esprits. Nous n’avons pas le souvenir de soirées « barbecue » avec du rosé bien frais. L’évolution de la maturité est lente, la récolte s’annonce généreuse en volume.

 

Les vendanges débutent le 21 septembre par les blancs destinés à l’élaboration des crémants. Puis c’est une gestion parcelle par parcelle, l’état sanitaire dictant la marche à suivre. Il faut savoir attendre certaines parcelles et vite intervenir dans d’autres. C’est le cas des jeunes vignes enracinées superficiellement et réagissant aux pluies successives. Le tri à la vigne et à la cave est primordial. Sont éliminées les grappes atteintes de pourriture ou insuffisamment mûres. Nous estimons avoir jeté en moyenne prés de 20 % de la récolte.

 

Les vinifications se déroulent bien. Malgré ces vendanges difficiles, la qualité semble préservée.

 

Les blancs sont intéressants par leur équilibre en bouche. Dans les rouges les assemblages sont prépondérants : ce qui manque aux pinots noir (structure, couleur, acidité), les gamay, ayant moins souffert, pourront l’apporter.

 

Certes 2010 ne pourra rivaliser avec 2009 mais ce millésime a ses atouts : des vins moins alcooleux mais prêts à boire rapidement sur la fraîcheur. Ils permettront d’attendre certains 2009 et 2008.

2009 : Des vendanges de rêves.

Tout commence bien en amont avec le retour à de véritables saisons : un hiver long et vigoureux, un printemps sec et agréable. Le débourrement tardif nous protège du risque de gel de printemps.

 

Par contre, très vite les conditions météorologiques se détériorent de mi-mai à fin juillet : petites pluies hebdomadaires et températures douces. Durant juin la floraison traine en longueur et la fécondité est irrégulière. La bête noire du vigneron bio va vite s’installer sur les feuilles et parfois sur les grappes : le mildiou est là et il est bien difficile à contrôler.

 

La nature est parfois réparatrice ; le mois d’août est très sec et chaud. Le mildiou se stabilise. Le retard accumulé va se rattraper et les fruits se développer rapidement. On constate même un début de stress hydrique sur les sols les plus filtrants. Le soleil de septembre est généreux et les deux pluies du début du mois à 12 jours d’intervalle sont bénies : si j’avais pu commander la météo je n’aurais pas fait mieux !

 

Les vendanges commencent le 16 septembre sous la pluie, ce sera la seule journée pluvieuse. Les conditions de récolte sont exceptionnelles : les vendangeurs sont heureux, il fait beau, il n’y a pratiquement pas de tri de raisins. Nous sommes étonnés par les degrés alcooliques potentiels : 15° sur un gamay par exemple, du jamais vu dans ma carrière de vigneron. La qualité et la quantité sont au rendez-vous.

 

Les vinifications se déroulent bien sur les rouges. Ils ont de la chair, des tanins fondus, une couleur profonde, des arômes de fruits bien murs. Ces vins devraient bien évoluer dans les prochaines années.

 

Les blancs au potentiel alcoolique élevé (13,5, 14 °) fermentent lentement et demandent beaucoup de surveillance. Ils seront pleins, gras, généreux, aromatiques et équilibrés.

 

A tout résumer : un millésime régulier en qualité dans toutes les couleurs et sur tous les cépages.

2008 : Un millésime déroutant, une maturité par déshydratation non physiologique.

Le débourrement plutôt tardif dû à un mois d’avril frais nous protège en partie des gelées printanières. Le printemps et l’été sont marqués par des sommes de températures inférieures à celles des dernières années (2007 par exemple… une année peu ensoleillée). Du coup la sortie de grappes est plutôt faible et la floraison longue et irrégulière.

 

La récolte s’annonce tardive et faible en volume. L’activité première sera encore une lutte sans relâche contre le mildiou très à l’aise durant cette saison en raison de fréquentes petites pluies. Fin Août le retard de maturité est évident et l’état sanitaire devient préoccupant surtout dans les gamays.

 

Heureusement le vent froid et sec de septembre va sécher les foyers de pourriture et enclencher un processus de déshydratation et de concentration. Très vite les taux de sucres vont grimper et les acidités se concentrer. Les raisins ne semblent pas mûrs à la dégustation.

 

Les vendanges débutent dernière semaine de septembre et les premiers jus donnent le ton du millésime : faible volume dans les blancs surtout sur sauvignon (20 hl/ha), degrés potentiels élevés et fortes acidités (les fermentations malolactiques seront plus que nécessaires).

 

Vu la faible quantité dans les sauvignons nous avons décidé de ne pas élaborer la cuvée « La charbonnerie 2008 ». Le tout sera assemblé dans le Cheverny blanc Domaine 2008.Les rouges semblent mieux équilibrés : l’acidité est moins pointue et les tanins assez soyeux.

 

Un millésime original. Les blancs après un élevage plus long que d’habitude seront consistants, frais et bien typés Loire. Tendus jeunes, ils ont une bonne aptitude à vieillir quelques années. Lors de la dégustation, après un an d’élevage, la cuvée « la porte dorée » issue traditionnellement des plus vieilles vignes, ne s’imposait pas. Elle sera finalement assemblée dans la cuvée « les sables » 2008.

 

Les rouges sont francs, fruités, et charnus. Les tanins encore un peu anguleux devraient vite s’arrondir. Des vins de bonne tenue.

2007 : Une année en dents de scie.

Après un hiver sans « hiver », le printemps fait plus penser à l’été avec un mois d’avril exceptionnel digne d’un mois de juillet. Ce temps très chaud et ensoleillé favorise un débourrement précoce et une croissance végétative des rameaux importante et rapide. Une telle avance à la mi-mai fait déjà penser à des vendanges fin août.

 

La suite de la climatologie nous donne tort : durant juin, juillet et août nous enregistrons un fort déficit en température et en ensoleillement, une pluviométrie plutôt généreuse. Le mildiou fait parler de lui. En agriculture biologique, le bon positionnement des traitements s’avère prépondérant. Nous arrivons à contrôler cette maladie sans trop de dégâts sur grappes. Fin août la situation n’est pas réjouissante : l’état sanitaire se dégrade et la maturité est très retardée.

 

Avec septembre arrive le vent du nord qui assèche les foyers de pourritures et concentre les sucres. Les vendanges commencent mi-septembre sans précipitation (les acidités sont encore élevées). Elles se déroulent dans de bonnes conditions.

 

Les rendements en jus sont faibles surtout sur les cépages précoces. La qualité est néanmoins satisfaisante. Après des années marquées par des degrés alcooliques élevés surtout sur les vins blancs, nous revenons à une année plus classique de Loire.

 

Plus d’acidité et des arômes plus frais dans les Cheverny blancs. Des rouges plus gourmands, plus légers mais droits et francs.

 

Les Cour-Cheverny plus tardifs ont eu plus de difficulté à bien mûrir. Ils seront néanmoins bien équilibrés mais avec moins de soyeux et de corps que les 2005 et 2006.

 

En résumé, des rendements plus faibles que prévu, une typicité bien Loire et une qualité tout à fait acceptable à la vue de l’été passé, « sans été ».

2006 : Une année contrastée.

Le froid du printemps retarde le débourrement mais nous protège heureusement du gel tardif.

 

Mai, juin avec des températures au dessus de la moyenne et une pluviométrie déficitaire, juillet presque caniculaire, août triste peu ensoleillé mais aussi peu pluvieux ; tout se déroule bien et début septembre, l’état sanitaire est satisfaisant et la maturité homogène.

 

Les acidités totales encore élevées nous persuadent de reculer le début des vendanges. Et puis tout va très vite : avec des températures très au-dessus des moyennes les potentiels alcooliques grimpent. Nous commençons les vendanges dès le ban et la première semaine se passe bien. Mais les températures chaudes la journée, douces la nuit associées à une hygrométrie élevée vont très vite rendre la situation critique. Il faut alors accélérer la récolte, embaucher de nouveaux vendangeurs car tous les cépages sont au même stade et l’état sanitaire se dégrade. En fin de vendanges, il faudra trier sévèrement surtout pour les Romorantin et les derniers Gamay.

 

Les vinifications sans problème pour les rouges posent des soucis pour les blancs notamment à cause de la richesse alcoolique (14° à 15 °). Les fins de fermentations sont difficiles. Nous aurons encore comme en 2005 et 2003 quelques grammes de sucre résiduel.

 

Au final une récolte satisfaisante en volume dans les rouges, plus faible dans les blancs.

 

Les Cheverny rouges un peu plus nerveux que les 2005 sont plutôt bien équilibrés et sur le fruit : le pinot noir s’exprime et domine souvent dans les assemblages.

 

Les Cheverny blancs très riches, fleuris et puissants seront néanmoins bien typés Loire.

 

Les Cour-Cheverny plus en retrait demanderont plus d’élevage pour s’exprimer : un millésime de semi garde.

2005 : L’exception.

Voilà un millésime qui marque la vie d’un vigneron. La climatologie de 2005 est particulièrement remarquable : 420 mm de précipitation alors que la moyenne des trente dernières années est de 670 mm, un ensoleillement supérieur à la moyenne et cumul des températures le plus élevé depuis l’existence des relevés. A noter que les dernières années sont classées parmi les 10 plus chaudes depuis 1930. Le réchauffement du climat est bien en marche ; il faudra se préparer désormais à des vendanges précoces et chaudes.

 

La vendange s’est déroulée dans des conditions idéales : excellent état sanitaire des raisins, très beau temps : les vendangeurs ont le sourire et l’ambiance dans les vignes et à la cave est au beau fixe. Le rendement en jus est plus faible que prévu mais leur qualité confirme les espérances : teneur en sucre élevé (potentiel alcoolique de 13,5° à 14,5° pour les blancs) acidité faible mais suffisante, couleur intense dans les rouges et tanins soutenus.

 

Les vinifications demandent beaucoup de surveillance. Les fermentations malolactiques débutent souvent avant la fin des fermentations alcooliques d’où quelques montées d’ « acidité volatiles » qui provoquent autant de montées d’ « adrénaline » chez le vigneron. Et oui les années riches ne sont pas les plus faciles à vinifier ! .

 

En résumé une récolte en volume légèrement en dessous des prévisions mais une qualité remarquable. Des vins d’un bel équilibre, fins, élégants et puissants avec un beau potentiel de garde.

 

Des blancs riches, gras avec souvent un peu de sucre résiduel, fruités conservant leur typicité Loire.

 

Des rouges colorés, puissants, avec des tanins mûrs à garder quelques années.

2004 - Après les excès de 2003, nous retrouvons un millésime dans la typicité « Val de Loire », frais et fruité.

Voilà un millésime qui marque la vie d’un vigneron. La climatologie de 2005 est particulièrement remarquable : 420 mm de précipitation alors que la moyenne des trente dernières années est de 670 mm, un ensoleillement supérieur à la moyenne et cumul des températures le plus élevé depuis l’existence des relevés. A noter que les dernières années sont classées parmi les 10 plus chaudes depuis 1930. Le réchauffement du climat est bien en marche ; il faudra se préparer désormais à des vendanges précoces et chaudes.

 

Passé le risque de gel en avril le printemps se déroule sans souci : pluviométrie en dessous de la moyenne et bel ensoleillement.

 

La sortie de grappes est généreuse, la floraison parfaite, l’état sanitaire excellent jusqu’à mi-juillet. Cette situation va être compromise à partir du 20 juillet suite à un orage très localisé (25 mm de pluie en 20 mn). Suit un mois d’août exceptionnellement humide (90 mm au total). Le mildiou réapparaît suivi de son acolyte botrytis. Fin août la situation est inquiétante : grosse récolte, maturité peu avancée et des foyers de pourriture s’installent.

 

Le début de vendanges sera retardé fin septembre et ce temps sera utilisé pour faire tomber les grappes atteintes. Le temps sec et ensoleillé de septembre sauve la mise et la vendange manuelle sera déterminante cette année : sélection des grappes les plus mûres et saines. La récolte est finalement bonne tant en volume qu’en qualité.

 

Fin d’hiver les acidités élevées ont chutés, les tanins se sont affinés et le fruit est bien présent. Un millésime qui revient de loin.

 

Les vins seront à boire dés le printemps. Des rouges souples sur le fruit. Des blancs frais, légers et désaltérants.

2003 L’année des extrêmes ( gel et grillures).

Encore un gel de printemps sévère après 1991, 1994, 1997 et 2001. Environ 50 % des bourgeons détruits le matin du 11 avril. Le printemps est plutôt beau et précoce. Les vignes repartent bien et la floraison est sans problème. Nous estimons à ce moment là une récolte réduite environ de 40 %.

 

C’est sans compter sur l’autre fait marquant de ce millésime : les températures caniculaires de début d’août, plus de 40 °C plusieurs jours de suite ce qui signifie des températures de plus de 50 °C au niveau des raisins exposés au milieu des souches. L’effet est de plus accentué” par les sols siliceux travaillés sous le rang. Des parties de grappe ou des grappes entières sont grillées comme dans un four. La perte est là aussi importante surtout sur gamay, pinot noir et romorantin (environ 30 %).

 

Le temps sec et chaud durera tout août et septembre. Les vendanges démarrent le 3 septembre 2003 avec 3 semaines d’avance. Les potentiels alcooliques sont inhabituels (prés de 14 ° sur les rouges et 15 ° sur les blancs en moyenne).

 

Les vinifications se déroulent bien sur les rouges et plus difficilement sur les Cheverny blancs. Les blancs 2003 seront marqués par des degrés élevés, des acidités basses avec souvent la présence de sucre résiduel (de 5 à 40g/l).

 

En résumé : un millésime très faible en quantité, de bonne qualité mais peu représentatif des vins du Val de Loire.

 

– Rondeur, souplesse et belle matière sur les rouges. Le fruit très mur voire confit est très présent.

 

– Les Cheverny blancs très souples car avec quelques grammes de sucre résiduel seront malgré tout aromatiques mais marqués par une puissance alcoolique élevée (environ 14% vol.) et une faible acidité.

 

– Les Cour-Cheverny de constitution plus tannique supportent bien l’alcool. L’équilibre est satisfaisant. Il y aura peu de Cour-Cheverny secs cette année. Par contre nous retrouveront des vins demi-secs et moelleux (Cuvée Roger Tessier) très prometteurs.

2002:  Qu’en est-il du millésime ?

Le mois d’avril est froid mais sec ce qui nous sauve du gel de printemps. Après un joli mois de mai, juin se distingue par une pluviométrie au dessus de la moyenne et la floraison s’en trouve perturbée : coulure sur les sauvignons, millerandage sur les rouges.

 

A un mois de juillet plutôt ensoleillé succède août très pluvieux. Aussi tout début septembre la situation est inquiétante. La maturité des raisins évolue lentement et des foyers de botrytis se multiplient.

 

Et Miracle ! Le vent du nord arrive, les pluies cessent, le soleil revient : l’état sanitaire s’améliore et la maturité évolue positivement. Nous assistons pendant un mois à un phénomène de déshydratation des baies et de concentration des sucres, des arômes et des acides…

 

Le sourire revient et les vendanges sont du coup retardées. La qualité est au rendez-vous et les rendements sont plus faibles que prévus.

 

Les vinifications n’ont posé aucun souci sur les rouges. En blanc, sur quelques lots au potentiel alcoolique élevé, la fermentation alcoolique s’est fortement ralentie en attendant le printemps. La sortie des cuvées s’en trouvera retardée cette année, les vins nécessitant un plus long élevage. A noter cette année un volume plus important élevé en barriques ou demi-muids (environ 160 hl).

 

Structure, gras, belle acidité, arômes élégants, tanins fins : tout est réuni pour faire de 2002 un grand millésime.

Dans les vignes et au chai

L’âge des vignes varie de 1 à 50 ans avec environ 2/3 des vignes de plus de 15 ans. La densité varie de 5000 à 6200 ceps à l’hectare. Les vignes jeunes et vigoureuses sont enherbées. Ailleurs, les sols sont labourés et cultivés.

Apport unique de chaux et d’humus. Depuis 1998 le vignoble est certifié en Agriculture Biologique (contrôle ECOCERT).

Dans les vignes le refus d’intrants chimiques et le travail mécanique du sol visent à maintenir les sols vivants avec une flore et une faune microbienne nombreuses et variées.

De plus les racines des ceps travaillent un peu plus en profondeur pour y puiser les éléments minéraux propres au terroir. Les rendements visés sont généralement 20% en dessous des rendements maximum autorisés. Les vendanges manuelles nous permettent d’effectuer un tri rigoureux et une arrivée au chai de raisins entiers. Ainsi la vinification peut se faire sans soufre avant fermentations.

Le travail dans le chai se veut être dans la droite ligne du travail dans les vignes. A partir d’une belle matière il suffit de surveiller les différentes phases de vinification, sans artifice technique. Là aussi un minimum d’intrants : pas de levurage, pas d’enzymage, pas de correction chimique, mais beaucoup de vigilance et un suivi analytique précis et régulier. Juste un peu de soufre ajouté lors des assemblages de cuvée et à la mise en bouteille (moins de 50mg/l au total). La filtration, jamais systématique, se veut la plus douce possible.

Calendrier du vigneron

Assemblage des vins et taille des vignes. Tirage du bois. Vérification et réparation du palissage des vignes.

Décavaillonage (opération inverse du buttage). Pliage et liage des baguettes. Broyage des sarments dans les rangs. Premières mises en bouteilles.

 

Ebourgeonnage. Griffage des rangs enherbés. Accolage et traitements phytosanitaires. Plantations.

Rognage, traitements et effeuillage sur certaines parcelles. Mises en bouteilles.
Quelques jours de vacances …

Préparation du chai et du matériel (grand nettoyage…) et enfin les vendanges ! Puis place aux vinifications.

Arrachage des souches mortes et complantation. Suites aux maladies du bois nous remplaçons tous les ans environ 2 % des pieds de vigne. Buttage des vignes (nous remettons de la terre au pied des vignes). En cave, suivi des fermentations et soutirages, dégorgement du pétillant naturel.